martedì 24 aprile 2007
http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9moires_d'Hadrien
ET ENCORE....
Les Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar ont éclairé naguère la grande figure de l'Empire romain que fut Hadrien Publius Aelius Hadrianus et lui ont donné l'audience d'un large public. De tous les souverains qui se succèdent à Rome sur le trône impérial, Hadrien est, avec Marc Aurèle, l'un des plus attachants, un de ces hommes d'État dont on peut dire qu'ils ont su incarner une
3 ROMAN - Essai de typologie En apparence, une œuvre romanesque est un discours suivi. En fait, un roman est une forme littéraire construite à partir d'une réalité elle-même structurée, ou du moins que le romancier perçoit comme organisée. Un groupe social, un problème ou un cas psychologique, un événement historique, un fait divers, une biographie peuvent être les matrices d'une œuvre de fiction. Quand cette forme première, génétique, est de nature linéaire, la forme du roman prendra,[...]
4 ROMAN HISTORIQUE Au XX e siècle, les surgeons du roman historique poussent dans des directions très divergentes : soit ils narrent l'aventure d'individus isolés et écrasés par les convulsions de l'histoire ainsi les romans inspirés par les guerres mondiales ; soit ils offrent une méditation distanciée sur le cours même de l'histoire M. Yourcenar, Mémoires d'Hadrien ; Aragon, La Semaine sainte ; soit ils font éclater la notion de personnage et toute vision unidimensionnelle de l'histoire tels les romans de Dos Passos ; soit, encore, ils utilisent, à l'instar de La Roue rouge 1983-1993 de Soljenitsyne, une écriture « polyphonique ». Le roman historique postmoderne remet en question
ECRIRE UNE VIE: ECRIRE SA VIE
Beaucoup d'information sur le site: http://christian.mathis.club.fr/bio.html
Yourcenar, Marguerite
1.
Présentation
Yourcenar, Marguerite (1903-1987), écrivain et essayiste française, auteur des Mémoires d’Hadrien (1951) et de l’Œuvre au noir (1968). Elle est la première femme à avoir été élue à l’Académie française.
2.
La naissance d’un style
Née à Bruxelles (Belgique), orpheline de mère, Marguerite Yourcenar (anagramme de Crayencour, son véritable patronyme) connaît aux côtés de son père une enfance cosmopolite, probablement à l’origine de l’ouverture culturelle que l’on retrouve dans l’éclectisme de sa production littéraire. La formation exclusivement classique qu’elle reçoit influence aussi fortement son œuvre, tout empreinte d’une Antiquité érigée en modèle de langue et de pensée, comme l’attestent ses premières poésies — le Jardin des chimères (1921), Les dieux ne sont pas morts (1922) —, mais surtout la recherche permanente du style sobre et érudit qui la caractérise et qui débute en 1929 avec son premier roman : Alexis ou le Traité du vain combat, longue lettre d’adieu d’un mari nouvellement homosexuel, en proie aux affres de sa morale amoureuse, qui trahissent et révèlent ses influences gidiennes.
3.
Une œuvre anthropologique
Au début des années 1930, Marguerite Yourcenar s’engage dans la vaste production d’œuvres à caractère historique et mythologique, tels Pindare (1932), Denier du rêve (1934), La mort conduit l’attelage (1935), Feux (1936), un recueil de prose lyrique issu d’une « crise passionnelle et personnelle » ou encore les Nouvelles orientales (1938), qui tendent à la « transparence » ou véracité atemporelle, par leur ancrage très prononcé dans l’histoire. Adepte de ce qu’elle appelle « la magie sympathique », et qu’illustrent parfaitement les Mémoires d’Hadrien (1951), méditation biographique d’un empereur vieillissant, et l’Œuvre au noir (1968, prix Femina), qui raconte la vie d’un alchimiste de la Renaissance, Marguerite Yourcenar cherche à pénétrer la conscience d’une figure historique, réelle ou imaginaire, pour décrire le monde à travers son regard et ses pensées. Ainsi, ses ouvrages trouvent un juste équilibre entre le caractère subjectif de cette vision et l’exactitude historique, culturelle et idéologique des faits qui y sont dépeints. Cela l’amènera d’ailleurs à remanier Denier du rêve en 1959 et les Nouvelles orientales en 1978, à la lumière du recul historique et de sa propre analyse des débordements socio-politiques que furent le fascisme et la xénophobie.
La Seconde Guerre mondiale lui inspire un théâtre mythologique acerbe dénonçant l’atrophie culturelle dont elle est la cause. Ainsi naissent Qui n’a pas son Minotaure (1933, revu en 1963), Electre ou la chute des masques (1944, publié en 1954), le Mystère d’Alceste (1946, publié en 1963).
4.
Privilégier l’authenticité
Marguerite Yourcenar procède selon une méthode similaire de mise en abyme des êtres qu’elle sonde dans son autobiographie, en proposant la fresque « historique » des lignées parentales dans le Labyrinthe du monde, qui comprend trois parties : Souvenirs pieux (1974), consacré à son ascendance maternelle, Archives du Nord (1977), dédié à la généalogie paternelle, et Quoi ? L’Éternité (posth. 1988, inachevé), où elle évoque sa propre enfance. Avec Comme l’eau qui coule (1982), composé de trois nouvelles : Anna, soror (édité seul en 1935), Un homme obscur et Une belle matinée (composés respectivement en 1979 et 1981), elle donne sa dernière œuvre de fiction, reprenant dans Un homme seul, comme pour illustrer les rapports ontologiques qu’elle tisse avec sa littérature, les textes et les personnages de son premier récit non publié, Remous.
Dans ce même souci d’authenticité et d’« unité alchimique » universelle, dont seul l’art — union du travail et de l’imagination —, est la clef, et pour se placer elle aussi à « la surface du temps », elle procède au rassemblement de ses poèmes (les Charités d’Alcippe, 1954) et de ses essais (Sous bénéfice d’inventaire, 1962 ; le Temps, ce grand sculpteur, 1983).
Dans la même optique syncrétique, elle effectue de nombreuses traductions, non seulement d’œuvres littéraires comme celles des poètes grecs (la Couronne et la Lyre, 1979), mais encore de Virginia Woolf (le roman les Vagues), de Henry James et de negro spirituals américains, à l’image de ceux composant Fleuve profond, sombre rivière (1964). Elle publie également une monographie, Mishima ou la Vision du Vide (1981).
Membre de l’Académie royale de Belgique (1970), décorée de la Légion d’honneur, elle est élue en 1980 à l’Académie française, institution jusqu’alors exclusivement masculine. En 2002 paraît Portrait d’une voix, recueil d’entretiens choisis et présentés par Maurice Delacroix, accordés par Marguerite Yourcenar à diverses personnalités, dans lesquels elle dévoile un peu plus sa personnalité et son travail d’écrivain.
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martedì 17 aprile 2007
UNE ELEVE DE BOURGES NOUS ENVOIE SON TRAVAIL
Il verismo è una corrente che è nata alla fine dell’Ottocento. Si trattava di mostrare la realtà della vita dei contadini e dei pescatori in Sicilia. Verga è il più importante rappresentante di questa corrente. Ha scritto molti romanzi ispirati alla realtà sociale italiana. Per esempio, nella novella Cavalleria Rusticana, in cui descrive una serie di vendette, possiamo notare aspetti di sociologia : vediamo le credenze, le tradizioni come l’importanza della religione rappresentata dai nomi meridionali (Santa, Salvatore) e dalle bestemmie, i valori come l’onore con la morte per salvarlo come il personaggio principale, Turiddu, che muore al momento in un duello con un uomo che lo ha sfidato, o l’importanza dei soldi. Per di più, l’autore scrive la storia come se fosse un vicino e con la lingua dialettale e questo rende il testo realistico.Un verismo musicale è esistito in cui c’era l’espressione della verità del sentimiento che era più importante della bellezza della voce e del canto. Nell’opera di Mascagni che ha ripreso la storia di Verga della Cavallerie Rusticana, la vocce può esprimere la tristezza, la disperazione, per esempio, e possiamo sentire singhiozzi nella voce.Ma, nel dopoguerra è nata un’altra corrente, il neorealismo : “Neo” perchè è il nuovo verismo che ha consistito in mostrare la situazione dell’Italia dopo vent’anni di fascismo, che era distrutta, in crisi politica, economica e sociale. Questa corrente ha toccato soprattutto il cinema, con Roberto Rossellini o De Sica. Rossellini, nel suo film Paisà del 1946, racconta la storia di una prostituta romana, della gente dell’epoca che deveva sopravvivere, di bambini che vendevono all’asta soldati americani venuti per liberare gli italiani. E’ un film in bianco e nero che finisce male, che non filma attori professionisti, che è girato in uno scenario naturale, nella strada. Tutto questo provoca un’impressione di verità, come un pò un documentario, e per questo Rossellini ha aggiunto nel suo film documenti d’archivi. Così, attraverso tutte le storie raccontate vediamo come era l’Italia a quell’epoca.Dopo il neorealismo, è apparso negli anni sessenta, quando la situazione del paese era prospera, un’altra corrente, la commedia all’italiana, anche chiamata “neorealismo rosa”. “Neorealismo” perchè nel cinema i registi hanno voluto, come nel primo realismo, mostrare la verità, la situazione reale dell’Italia. Ma non l’hanno presentata in modo drammatico perchè l’atmosfera nel paese era meno pesante di prima. E’ per questo che si chiama “rosa”. De Sica ha fatto film neorealisti ma anche commedie. Per esempio, nel Matrimonio all’italiana con Sofia Loren e Marcello Mastroiani, due attori famosi che possiamo ritrovare in altri film di questo genere. In questo film che si svolge a Napoli possiamo notare le caratteristiche della vita, della gente, del loro modo di vita. Efettivamente la parte recitata da Sofia Loren è in dialetto napoletano, vediamo l’importanza della religione, del gioco (con l’ippodromo), del canto e della musica (con il mandolino). Ritroviamo l’uomo elegante, donnaiolo, maschilista, l’agitazione nella strada, le piccole strade. Attraverso la storia dei personaggi il registo mostra gli aspetti della vita dei napoletani con la povertà e la prostituzione, l’analfabetismo, rappresentati da Sofia Loren. Nello stesso tempo, la storia è costruita su una storia d’amore, che è buffa a volte, leggera ma anche tragica se pensiamo alla vita di Filumena, emblematica di altre ragazze napoletane nate nei “bassi”.Sofia Loren ha recitato parti di povere ragazze che venivano da quartieri popolari, quello che corresponde alla sua vita. Dunque conosceva benissimo queste parti e questo crea un’impressione di verità perchè è anche napoletana e parla il dialetto.Così, possiamo dire che c’è una parte di realtà e une parte di romanzesco che mette un tocco di colore, di “rosa” nella situazione reale, a volte drammatica dei personaggi.Possiamo concludere che il verismo, il neorealismo e il “neorealismo rosa” hanno lo stesso scopo che è quello di mostrare la realtà della vita, anche se non sono nati alla stessa epoca, a seconda della situazione economica, sociale del paese.
giovedì 12 aprile 2007
ZOLA (GERMINAL)

Roman de la lutte des classes et de la révolte sociale, Germinal est un vibrant plaidoyer en faveur des déshérités et des exploités. Portée par un puissant souffle lyrique, cette œuvre épique et poignante exprime le rêve de Zola " d'un seul peuple fraternel faisant du monde une cité unique de paix, de vérité et de justice".
" sans prétendre être le premier roman à évoquer le monde ouvrier , Germinal en donne l'une des images les plus puissantes. Peinture précise et épique à la fois de la vie quotidienne , du labeur et des souffrances des mineurs, il organise savamment une progression vers le point culminant de la grève et de la catastrophe finale, ouvrant sur la perspective utopique de la cité future..."
Jean-Pierre de Beaumarchais, Daniel CoutyGrandes oeuvres de la Littérature française
Résumé du Roman
Fils de Gervaise Macquart et de son amant Lantier, le jeune Etienne Lantier s'est fait renvoyer de son travail pour avoir donné une gifle à son employeur. Chômeur, il part, en pleine crise industrielle, dans le Nord de la France, à la recherche d’un nouveau emploi. Il se fait embaucher aux mines de Montsou et connaît des conditions de travail effroyables (pour écrire ce roman, Emile Zola s'est beaucoup documenté sur le travail dans les mines)
Il fait la connaissance d'une famille de mineurs, les Maheu et tombe amoureux de la jeune Catherine. Mais celle-ci est la maîtresse d'un ouvrier brutal, Chaval, et bien qu'elle ne soit pas insensible à Etienne, elle a à son égard une attitude étrange.
Etienne s'intègre vite parmi le peuple des mineurs. Il est révolté par l'injustice qu'il découvre et par les conditions de vie des mineurs. Il propage assez rapidement des idées révolutionnaires.
Lorsque la Compagnie des Mines , arguant de la crise économique, décrète une baisse de salaire, il pousse les mineurs à la grève. Il parvient à vaincre leur résignation et à leur faire partager son rêve d'une société plus juste.
Lorsque la grève éclate, la Compagnie des Mines adopte une position très dure et refuse toute négociation. Affamés par des semaines de lutte, le mouvement se durcit. Les grévistes cassent les machines et les installations minières et agressent les bourgeois. Les soldats viennent rétablir l'ordre mais la grève continue. De nombreux mineurs défient les soldats qui tirent sur les manifestants : Maheu, l'ouvrier chez qui Lantier avait pris pension, est tué.
La grève est un échec. Les mineurs se résignent à reprendre le travail. C'est alors que Souvarine, un ouvrier anarchiste , sabote la mine. De nombreux mineurs meurent. Etienne, Catherine et Chaval, son amant, sont bloqués dans la mine. Chaval provoque Etienne qui le tue. Il devient enfin l’amant de Catherine qui meurt dans ses bras avant l'arrivée des sauveteurs. Etienne sort vivant de cet enfer, et part pour Paris.
Même si la révolte a échouée, Etienne est plein d’espoirs dans la lutte que les ouvriers mènent contre les inégalités. Un jour, il en est persuadé , ils vaincront l'injustice....
voir le site:
http://www.alalettre.com/zola-germinal.htm
LA CONDITION OUVRIERE AU XIXème siècle
http://www.bmlisieux.com/litterature/gambier/gambie09.htm
Au XIX ème siècle, les ouvriers sont très mal payés, les conditions de travail sont très dures, certains gémissent sous le poids de l'exploitation sans cesse accrue : privés d'argent, affamés, ils manquent de logements, et vivent dans une horrible promiscuité. Corruption et vices règnent, et l'existence de ces malheureux, auxquels une étincelle pourrait rendre leur dignité d'hommes, se passe entre l'alcool et les femmes. Telle est la vision que nous propose Zola.
I-FORMATION D'UNE CLASSE OUVRIERE AU XIX ème SIECLE
1-La classe ouvrière chez Zola
Il n'est pas facile de représenter la société telle qu'elle existait avant la révolution industrielle. En Europe, au Moyen-Age, le travail de la mine était dans le domaine de l'agriculture. Les mineurs sont exploités, peu importe leur ancienneté. L'exploitation minière en est venue à réunir son personnel dans des agglomérations particulières (villages de mineurs) où le mode d'existence diffère beaucoup. Beaucoup considèrent les mineurs comme des animaux. Ils vivaient à l'étroit dans de misérables cabanes groupées en plusieurs villages où seule la misère règnait. Ils n'avaient quasiment pas de liens avec les hommes pratiquant un métier autre que ceux de la mine.
2- L'apparition de la classe ouvrière
C'est la machine qui crée la classe ouvrière. Les ouvriers modernes sont donc des usines où, en élargisssant l'expression de la classe ouvrière pour y inclure les mineurs et les ouvriers du bâtiment : les ouvriers d'usine forment le gros du prolétariat industriel, 'élément essentiel de la classe ouvrière. Villerue donne la description suivante : "Il faut les voir arriver chaque matin en ville, et en partir chaque soir. Il y a parmi eux une multitude de femmes pâles, maigres, marchant pieds nus dans la boue....et un nombre considérable de jeunes enfants couverts de haillons tous gras de l'huile tombée sur eux pendant qu'ils travaillaient..."
II-LA CLASSE OUVRIERE S'ORGANISE : DES REALISATIONS COLLECTIVES
Au XIX ème, si des idées sociales nouvelles se répandent, elles ne restent pas théoriques mais des ouvriers les concrétisent par des réalisations diverses.
1-Les mutuelles pour s'entraider
Pour survivre, dès le début du XIX ème siècle, les ouvriers ont l'idée de s'entraider. Ils fondent dans ce but les premières mutuelles. Pour en être membre, il faut payer un droit d'entrée puis une cotisation mensuelle. Cette mise en commun d'une partie de leurs ressources permet de constituer un fond de réserve qui peut être utilisé pour secourir l'un d'eux, malade, accidenté ou au chômage.Le nombre des mutuelles s'accroît assez rapidement. On en compte quarante-cinq à Paris en 1815 et cent trente-deux en 1823.L'Etat les tolère mais il les surveille. Elles peuvent devenir des "sociétés de résistances".L'argent qu'elles possèdent peut servir à aider des travailleurs en grève. Elles ont aussi parfois comme but déclaré d'améliorer les conditions de vie de leurs membres. En 1828, la "Société du devoir mutuel", fondée à Lyon par les carnets de donnent comme objectif d'obtenir pour ses membres des salaires plus élevés et de meilleures conditions de travail.Pourtant, la plupart du temps, les mutuelles pratiquent seulement l'entraide. D'ailleurs le gouvernement y veille. En tant que représentant de l'Etat, le maire ou le commissaire de Police peut assister de droit aux réunions qu'elles organisent entre leurs membres.Cette solidarité organisée a l'inconvénient d'être souvent limitée à un métier très précis comme les approprieurs chapeliers fouleurs. D'autre part le paiement du droit d'entrée, parfois assez élevé, et de cotisations mensuelles en écarte les plus pauvres.Mais les mutuelles amorcent quand même un premier éveil du mouvement ouvrier.
2-Les coopératives pour mieux acheter ou produire
Les premiers, les Anglais, ont l'idée d'ouvrir des magasins contrôlés par des ouvriers. Ce sont les premières coopératives. Elles apparaissent dès 1815. Une autre forme de coopération se développe à partir de 1848 : il s'agit des coopératives de production. A . Corbon, auteur du journal "L'atelier", a écrit dans son numéro du 12 mars 1848 : "Il faut que dans un proche avenir disparaisse la catégorie des maîtres et celle des ouvriers et qu'on ne voie plus partout que des travailleurs associés".En France, le mouvement coopératif reste marginal. Pourtant, en cas de grave conflit avec leur employeur, les ouvriers ont parfois recours à la création de coopératives de production.Le 29 avril 1900, Jean Jaurès inaugure la création d'une usine ouvrière au Creusot. Mais, c'est un échec car la concurrence avec la société Schneider est très forte.Enfin, à partir de 1883, les premières coopératives apparaissent dans l'agriculture.
3-Les syndicats pour unir les ouvriers
Au départ, la classe ouvrière est formée surtout d'individus déracinés, illettrés, sans tradition de luttes, habitués à subir les évènements avec résignation. Ce sont donc surtout les artisans et les compagnons qui constituent l'avant garde et jettent les bases du mouvement ouvrier.En France, la suppression du délit de coalition et la reconnaissance du droit de grève n'ont lieu qu'en 1864.En 1879, au congrès de Marseille, le mouvement ouvrier définit son idéologie. des syndicats se constituent alors petit à petit. le premier est celui des chapeliers en 1871. Ce sont ensuite celui du livre en 1881 et celui des mineurs en 1883.En 1884, l'existence légale des syndicats est reconnue.
4-Les Bourses du travail
En 1887, la première Bourse du travail est créée à Paris. D'autres suivent bientôt. Dans leurs locaux, souvent fournis par les municipalités favorables, les ouvriers peuvent se rencontrer et s'entraider. En 1892, les Bourses du travail se fédèrent. L'influence anarchiste y est grande. La grève générale est proposée comme arme de destruction du capitalisme. Cette idée progresse et gagne peu à peu les syndicats qui en adoptent le principe au congrès de Nantes en 1894. En 1895, la Fédération des Bourses du travail et celle des syndicats organisent un congrès commun à Limoges. Elles décident de se fondre en une seule organisation, la Confédération générale du travail (C.G.T). Par la charte d'Amiens, en 1906, celle-ci se définit un double objectif : améliorer les conditions de vie des travailleurs dans l'immédiat et préparer leur émancipation intégrale par l'avènement d'un monde plus juste.
III-LA CONDITION OUVRIERE AU 19eSIECLE
Au cours du XIXème siècle, les sciences et les techniques se développent considérablement.Les machines se perfectionnent sans arrêt. Avec ce nouveau système de production se créé le machinisme qui permet d'augmenter la fabrication. Mais les machines n'améliorent en rien les conditions de travail des ouvriers.
1-La condition ouvrière
L'ouvrier ne se plaint pas des conditions de travail : "Pensez donc, on vient ici en sortant de l'école et on s'en va que quand on n'est plus bon à rien". Ils ont tout de même des conditions déplorables. Dans les usines, le bruit est permanent, la température est élevée l'été et glaciale l'hiver. La malpropreté règne dans tous les ateliers, entre autres à cause de l'utilisation d'huile. L'insécurité est présente tout au long des journées, l'ouvrier est toujours menacé par la chute de pièces, les courroies des machines qui cassent...la sécurité est mal assurée. Le travail dans les fabriques est très éprouvant physiquement comme moralement. Aux déplorables conditions de travail s'ajoute la fatigue des trajets : comme la plupart des ouvriers habitent à la campagne, ils ont de longues distances à parcourir à pied, qui leur infligent des efforts supplémentaires. Ces faiblesses physiques et morales sont alors très propices au développement de maladies. Les usines manquent d'endroits où les gens se reposent ou prennent leur repas. Ce travail pénible provoque un taux de mortalité plus élevé dans la classe ouvière que dans les autres classes sociales.
2-Les salaires et la hiérarchie
En 1832, les quatre personnes d'une famille ouvrière gagnent en tout avec les quatre salaires à peu près 760 francs. Les quatre salaires sont différents. Le père, pour 300 jours de travail ramène au foyer 450 francs. La femme, elle, travaille 200 jours pour une paie annuelle de 180 francs. Quant aux deux enfants, ils ne sont à l'usine que 80 jours pour un salaire de 65 francs chacun. Mais les salaires varient selon les régions. Le budget familial est divisé en fonction des besoins les plus pressants. Dans ces conditions, il est très difficile d'économiser car il n'y a jamais trop d'argent. Les salaires journaliers pour quinze heures de travail, pour un homme revient à deux francs, pour une femme à un franc. Pour les deux enfants, ils sont payés de 30 à 40 centimes selon leur âge. L'ouvrier doit être avant tout productif, pour qu'il puisse travailler le mieux possible; il doit bien se nourrir et, pour cela, il lui faut un salaire suffisant. Ainsi, il s'agit pour les patrons de payer suffisamment mais sans plus. Les salaires, très étalés, varient selon les primes, selon si l'on a une amende ou non.Dans l'usine, il faut une hiérarchie bien installée pour maintenir la discipline et mieux organiser les différentes tâches. La hiérarchie, elle aussi, s'étale beaucoup. En bas de l'échelle se trouve les petits ouvriers. Ainsi, nous continuons à monter avec les agents de maîtrise, les chefs, les comptables, les dessinateurs, les ingénieurs et tout en haut, celui qui dirige tout ce petit monde : le directeur. L'échelle hiérarchique est plus ou moins grande selon la grandeur de l'entreprise.
3-La condition du mineur
Les dangers de la mine
Lorsque les mineurs parlent de la mine, ils la décrivent comme l'enfer. Il y a tout d'abord leur environnement : très humide et des températures étouffantes pouvant atteindre jusqu'à 50°c. Il fait tellement chaud dans la fosse que certaines personnes, pour se désaltérer, boivent l'eau sale coincée entre les rails et dans les abreuvoirs pour les chevaux. Déjà avec ceci, les conditions sont épouvantables. Mais à cela s'ajoute des positions inconfortables pour pouvoir travailler. Certains sont toujours courbés, d'autres se retrouvent coincés entre deux pierres dans des tailles de trente centimètres et même moins. Il y a encore les accidents qui arrivent involontairement. Dans la fosse, il y a un risque même minime. Les éboulements arrivent quand le boisage ne tient pas. Les mineurs portent des mouchoirs humides pour se protéger des dégagements de gaz comme le monoxyde de carbone. Ils ne sont jamais à l'abri d'une explosion de grisou... Quelquefois, mais heureusement très rarement, les câbles des cages d'ascenseurs cassent. Alors elle va s'écraser avec les occupant dans le fond de la fosse. Pour finir, les mineurs ont droit à leurs propres maladies ce qui n'est pas un privilège pour eux. Les poussières dans la mine comportent des substances qui provoquent des maladies. Le travail dans la mine comporte plus de menaces d'accidents que dans les usines. Les conditions de travail des mineurs sont tout de même assez mauvaises.
Les salaires des mineurs
Le mineur, en 1806, est comme l'ouvrier d'usine, il gagne très peu. A cette époque, il gagne à peu près un franc et quatre - vingt centimes pour une dure journée de travail. Ainsi, tout au long du XIXème siècle, le salaire journalier comporte une évolution. En 1919, alors il atteint treize francs et cinquante centimes. Tous les ouvriers, qu'ils soient de la mine ou d'usine sont très mal payés et ont un niveau de vie très faible. Ils ne peuvent pas économiser. Ils sont obligés de tout dépenser pour des choses de première nécessité. Les ouvriers ne peuvent pas se contenter de toutes ces conditions et vont être obligés de lutter pour que leurs droits soient respectés.
4-Les luttes sociales et politiques
La première grève éclate au Creusot le treize mars 1848 au moment où le droit de grève n'existe pas encore. Tous les travailleurs réclament une augmentation des salaires, une diminution de la journée de travail, des garanties contre le chômage, le maintien du même salaire aux ouvriers de plus de quarante ans. Des représentants du gouvernement interviennent, un accord est conclu, une augmentation de salaire est accordée le 17 mars 1848.La seconde grève éclate le 6 mai 1850 et ne concerne que les mineurs qui veulent obtenir le maintien des prix fixés lors de la première grève, le droit pour les sociétés d'ouvriers dans l'entreprise de faire entendre leurs revendications, la réintégration de délégués renvoyés. Mais le gouvernement, qui a changé d'opinion n'intervient plus en faveur des mineurs. Cette grève est un échec.En décembre 1869, les ouvriers du Creusot réclament la gestion de la caisse de solidarité. Les 15 et 16 janvier 1870, une forte majorité souhaite la gestion de la caisse de secours par les ouvriers. La grève est alors générale. La panique s'installe dans la population souffrant du manque d'argent. La travail reprend le 24 janvier.Les mineurs du Creusot se mettent en grève le 21 mars 1870 car leur salaire a été diminué.A partir de 1899, les ouvriers français font confiance au gouvernement de Waldeck-Rousseau. Ils veulent profiter de ces conditions favorables pour obtenir des avantages. La France connaît cette année là, une vague de grèves assez importante.
OUVERTURE ET CLOTURE
DE GERMINAL
http://perso.orange.fr/hypopolo/didac/natur/ouvclo.htm
LA CONDITION OUVRIERE AU XIXème siècle
Au XIX ème siècle, les ouvriers sont très mal payés, les conditions de travail sont très dures, certains gémissent sous le poids de l'exploitation sans cesse accrue : privés d'argent, affamés, ils manquent de logements, et vivent dans une horrible promiscuité. Corruption et vices règnent, et l'existence de ces malheureux, auxquels une étincelle pourrait rendre leur dignité d'hommes, se passe entre l'alcool et les femmes. Telle est la vision que nous propose Zola.
FORMATION D'UNE CLASSE OUVRIERE AU XIX ème SIECLE
1-La classe ouvrière chez Zola
Il n'est pas facile de représenter la société telle qu'elle existait avant la révolution industrielle. En Europe, au Moyen-Age, le travail de la mine était dans le domaine de l'agriculture. Les mineurs sont exploités, peu importe leur ancienneté. L'exploitation minière en est venue à réunir son personnel dans des agglomérations particulières (villages de mineurs) où le mode d'existence diffère beaucoup. Beaucoup considèrent les mineurs comme des animaux. Ils vivaient à l'étroit dans de misérables cabanes groupées en plusieurs villages où seule la misère règnait. Ils n'avaient quasiment pas de liens avec les hommes pratiquant un métier autre que ceux de la mine.
2- L'apparition de la classe ouvrière
C'est la machine qui crée la classe ouvrière. Les ouvriers modernes sont donc des usines où, en élargisssant l'expression de la classe ouvrière pour y inclure les mineurs et les ouvriers du bâtiment : les ouvriers d'usine forment le gros du prolétariat industriel, 'élément essentiel de la classe ouvrière. Villerue donne la description suivante : "Il faut les voir arriver chaque matin en ville, et en partir chaque soir. Il y a parmi eux une multitude de femmes pâles, maigres, marchant pieds nus dans la boue....et un nombre considérable de jeunes enfants couverts de haillons tous gras de l'huile tombée sur eux pendant qu'ils travaillaient..."
LA CONDITION OUVRIERE VUE PAR ZOLA
Dans Germinal, Zola nous décrit les conditions de travail qui sont détestables, difficiles. Les accidents et maladies professionnelles sont fréquents, les salaires sont dérisoires. Les ouvriers sont payés à la semaine, à la journée, à la tâche.Bonnemort explique les différentes étapes de son travail. Il est descendu dans la mine alors qu'il n'avait pas encore huit ans. Il a d'abord été galibot, puis hersheur lorsqu'il eut la force de rouler, ensuite haveur. Ayant des problèmes aux jambes il est devenu remblayeur, raccommodeur et il est maintenant charretier. Il a cinquante-huit ans et s'il prenait sa retraite il n'aurait qu'une pension de cent-cinquante francs. Bonnemort va donc attendre d'avoir soixante ans pour obtenir une pension de cent quatre-vingt francs . On peut donc remarquer que trente francs dans la vie des mineurs est extrêmement important.L'espérance de vie est limitée. Bonnemort crache du charbon : "C'est du charbon...j'en ai dans la carcasse de quoi me chauffer jusqu'à la fin de mes jours...j'avais ça en magasin parait-il sans même m'en douter, bah! ça conserve."Zola décrit la fosse, un lieu effrayant "Cette fosse, tassée au fond d'un creux, avec ses constructions trapues de briques, dressant sa cheminée comme une corne menaçante, semblait avoir un air mauvais de bête goulue, accroupie là pour manger le monde."Les bâtiments sont mal éclairés, pleins de trous noirs inquiétants avec la complication de leurs salles et de leurs étages.Zola raconte la façon dont Etienne Lantier découvre ces lieux effrayants. Après avoir monté un escalier obscur et à moitié détruit, il s'était trouvé sur une passerelle branlante, puis avait traversé le hangar du criblage, plongé dans une nuit si profonde qu'il marchait les mains en avant pour ne pas se heurter. Des courants d'air entraient de partout..."Dès quatre heures la descente des ouvriers commençait. Ils arrivaient de la baraque, pieds nus, la lampe à la main, attendant par petits groupes d'être en nombre suffisant.""Le travail des moulineurs consistent à sortir les berlines et à les remplacer par d'autres, vides ou chargées à l'avance de bois de taille. Et c'était dans les berlines vides que s'empilaient les ouvriers cinq par cinq".Il y a une différence de salaire suivant le nombre de berlines. Le haveur est plus payé que le herscheur. Les vieux mineurs ont un salaire inférieur.Travailler dans la mine est dangereux. Il y a des risques d'éboulement, des coups de grisou. Ce travail nécessite aussi des efforts physiques. Les ouvriers doivent se faufiler dans les mines, creuser dans des positions difficiles, passer les berlines, les remplir.Le pays est très pauvre : "On se remet à se serrer le ventre. Une vraie pitié dans le pays, on renvoie le monde, les ateliers ferment les uns après les autres."Dans son livre, Zola nous montre que les aspects négatifs de la condition ouvrière. Il nous décrit avec précision les lieux, le travail, les salaires... Il est donc possible de comparer la condition ouvrière vue par Zola et la condition ouvrière en réalité.
LES MANGEURS DE POMME DE TERRE
Vincent souhaite, en créant ce tableau, s’attacher à la peinture hollandaise, célèbre pour ses scènes d’intérieur, afin d’être reconnu comme artiste. L’idée de Vincent est de représenter un groupe de paysans attablé le soir autour d’un plat de pommes de terre. Ce projet est le plus ambitieux de Vincent jusque-là. Il a utilisé un palette atténuée de gris, de verts et de bruns toutes animées par la lumière jaune de la lampe. Il a éclairé les visages des paysans afin d'en faire ressortir les traits marqués qu'ils comportent et leur expression rongée par les soucis. Les mains sont également minutieusement représentées tordues, comme suspendues au-dessus du plat de pomme de terre. « Ces gens qui […] ont labouré la terre avec ces mêmes mains qu’ils mettent dans leur plat ont honnêtement gagné leur nourriture ». Il a fait un travail très minutieux puisqu’il a dessiné pas moins de trente études à l’huile de ces visages. Il prit la peine de les dessiner séparément à partir d’esquisses de gens qu’il a pu rencontrer.
Ce tableau est actuellement exposé au Rijksmuseum Vincent Van Gogh à Amsterdam.
Il y a 5 personages autour d'une table qui mangent des pommes de terre. La solidarié et la pauvreté s'expriment dans ce repas frugal. On partage le café et les pommes de terre tout naturellement. Van Gogh veut montrer la difficulté de vivre et la vie simple des pauvres, comme Zola veut faire dans "Germinal".
Donc, il utilise la lumière pour obtenir des contrastes importantes, car la lampe éclaire les choses les plus importantes pour lui, c'est-à dire, l'alimentation qui est venue de la terre et leurs mains avec lesquels ils ont travaillé. La couleur sombre de leurs visages et mains est venue de la couleur de la terre. C'est une façon de montrer la fatigue du travail et de la vie.
Beatrice Bassani & Glenda Giammatteo V° Cln
OUVERTURE ET CLOTURE
DE GERMINAL
OUVERTURE
(les 3 premiers paragraphes)
CLOTURE
(les 2 derniers paragraphes)
Dans la plaine rase, sous la nuit sans étoiles, d’une obscurité et d’une épaisseur d’encre, un homme suivait seul la grande route de Marchiennes à Montsou, dix kilomètres de pavé coupant tout droit, à travers les champs de betteraves. Devant lui, il ne voyait même pas le sol noir, et il n’avait la sensation de l’immense horizon plat que par les souffles du vent de mars, des rafales larges comme sur une mer, glacées d’avoir balayé des lieues de marais et de terres nues. Aucune ombre d’arbre ne tachait le ciel, le pavé se déroulait avec la rectitude d’une jetée, au milieu de l’embrun aveuglant des ténèbres.
L‘homme était parti de Marchiennes vers deux heures. Il marchait d’un pas allongé, grelottant sous le coton aminci de sa veste et de son pantalon de velours. Un petit paquet, noué dans un mouchoir à carreaux, le gênait beaucoup, et il le serrait contre ses flancs, tantôt d’un coude, tantôt de l’autre, pour glisser au fond de ses poches les deux mains à la fois, des mains gourdes que les lanières du vent d’est faisaient saigner. Une seule idée occupait sa tête vide d’ouvrier sans travail et sans gîte, l’espoir que le froid serait moins vif après le lever du jour. Depuis une heure, il avançait ainsi, lorsque sur la gauche, à deux kilomètres de Montsou, il aperçut des feux rouges, trois brasiers brûlant au plein air, et comme suspendus. D’abord, il hésita, pris de crainte; puis, il ne put résister au besoin douloureux de se chauffer un instant les mains.
Un chemin creux s’enfonçait. Tout disparut. L’homme avait à sa droite une palissade, quelque mur de grosses planches fermant une voie ferrée; tandis qu un talus d’herbe s’élevait à gauche, surmonté de pignons confus, d’une vision de village aux toitures basses et uniformes. Il fit environ deux cents pas. Brusquement; à un coude du chemin, les feux reparurent près de lui, sans qu’il comprit davantage comment ils brûlaient si haut dans le ciel mort, pareils à des lunes fumeuses. Mais, au ras du sol, un autre spectade venait de l’arrêter. C’était une masse lourde un tas écrasé de constructions, d’où se dressait la silhouette d’une cheminée d’usine; de rares lueurs sortaient des fenêtres encrassées, cinq ou six lanternes tristes étaient pendues dehors, à des charpentes dont les bois noircis alignaient vaguement des profils de tréteaux gigantesques; et, de cette apparition fantastique, noyée de nuit et de fumée, une seule voix montait, la respiration grosse et longue d’un échappement de vapeur, qu’on ne voyait point.
Les trois premiers paragraphes de Germinal
Mais Etienne, quittant le chemin de Vandame, débouchait sur le pavé. A droite, il apercevait Montsou qui dévalait et se perdait. En face, il avait les décombres du Voreux, le trou maudit que trois pompes épuisaient sans relâche. Puis, c’étaient les autres fosses à l’horizon, la Victoire, Saint-Thomas, Feutry-Cantel; tandis que, vers le nord, les tours élevées des hauts fourneaux et les batteries des fours à coke fumaient dans l’air transparent du matin. S’il voulait ne pas manquer le train de huit heures, il devait se hâter, car il avait encore six kilomètres à faire.
Et, sous ses pieds, les coups profonds, les coups obstinés des rivelaines continuaient. Les camarades étaient tous là, il les entendait le suivre à chaque enjambée. N’était-ce pas la Maheude, sous cette pièce de betteraves, I’échine cassée, dont le souffle montait si rauque, accompagné par le ronflement du ventilateur ? A gauche, à droite, plus loin, il croyait en reconnaître d’autres, sous les blés, les haies vives, les jeunes arbres. Maintenant, en plein ciel, le soleil d’avril rayonnait dans sa gloire, échauffant la terre qui enfantait. Du flanc nourricier jaillissait la vie, les bourgeons crevaient en feuilles vertes, les champs tressaillaient de la poussée des herbes. De toutes parts, des graines se gonflaient, s’allongeaient, gerçaient la plaine, travaillées d’un besoin de chaleur et de lumière. Un débordement de sève coulait avec des voix chuchotantes, le bruit des germes s’épandait en un grand baiser. Encore, encore, de plus en plus distinctement, comme s’ils se fussent rapprochés du sol, les camarades tapaient. Aux rayons enflammés de l’astre, par cette matinée de jeunesse, c’était de cette rumeur que la campagne était grosse. Des hommes poussaient, une armée noire, vengeresse, qui germait lentement dans les sillons, grandissant pour les récoltes du siècle futur, et dont la germination allait bientôt faire éclater la terre.
Les deux derniers paragraphes de Germinal
OUVERTURE ET CLOTURE DANS 2 ROMANS DE ZOLA:
LA CONSTRUCTION DU REEL
http://perso.orange.fr/hypopolo/didac/natur/ouvclo1.htm
NATURALISME
Y a-t-il une logique de la vie, à quoi devrait correspondre une logique du texte? L’une et l’autre ne procèdent pas de la même manière, et le talent de l’écrivain naturaliste est de cacher la trame pour mieux expliquer le réel (c’est, à nouveau, le grand éloge que Zola fait de L’Éducation sentimentale ). Maupassant a parfaitement exprimé le problème du romancier qu ’il appelle réaliste: “Faire vrai consiste [...] à donner l’illusion complète du vrai, suivant la logique ordinaire des faits, et non à les transcrire servilement dans le pêle-mêle de leur succession” (“Le Roman”, ou Préface de Pierre et Jean , 1888). Il est sans doute facile de constater que Zola, Maupassant lui-même, dans nombre de leurs romans, se conforment à cette règle et organisent logiquement les faits en fonction du point d’aboutissement de leurs récits; en cela, d’ailleurs, ils adhèrent à une doctrine qu’on qualifiera de classique; ils racontent à partir de la fin, c’est-à-dire que l’œuvre connaît généralement une clôture bien définie: la mort de Gervaise ou de Nana, le triomphe de Du Roy de Cantel (Bel-Ami ), la fin des mâles de la famille Buddenbrook...
___________________________________ © 1998 Encyclopædia Universalis France S.A.Tous droits de propriété intellectuelle et industrielle réservés.
Maupassant a parfaitement exprimé le problème du romancier qu 'il appelle réaliste: "Faire vrai consiste [...] à donner l'illusion complète du vrai, suivant la logique ordinaire des faits, et non à les transcrire servilement dans le pêle-mêle de leur succession" ("Le Roman", ou Préface de Pierre et Jean , 1888). Il est sans doute facile de constater que Zola, Maupassant lui-même, dans nombre de leurs romans, se conforment à cette règle et organisent logiquement les faits en fonction du point d'aboutissement de leurs récits; en cela, d'ailleurs, ils adhèrent à une doctrine qu'on qualifiera de classique; ils racontent à partir de la fin, c'est-à-dire que l'œuvre connaît généralement une clôture bien définie: la mort de Gervaise ou de Nana, le triomphe de Du Roy de Cantel (Bel-Ami ), la fin des mâles de la famille Buddenbrook...
___________________________________ © 1998 Encyclopædia Universalis France S.A.Tous droits de propriété intellectuelle et industrielle réservés.
L'étude des débuts et des fins de roman sont des "classiques" des études littéraires. L'architecture des romans de Zola est exemplaire à ce point de vue. Le début et la fin GERMINAL, le début et la fin de LA BETE HUMAINE révèlent une volonté de construire impressionnante.
Entre l'arrivée d'Etienne dans les mines - désespérée et désespérante - et son départ, plein d'espoirs, quelle métamorphose du paysage mais aussi du personnage et encore du lecteur.
Quel contraste encore la locomotive "besogneuse" que voit Roubaud au début de La bête humaine et "la cavale indomptée" de la fin du même roman !
Cette construction est-elle "artificielle", est-elle contraire aux objectifs du roman "naturaliste" ?
Mais, surtout, quelle représentation du "réel" forge-t-elle ?
http://perso.orange.fr/hypopolo/didac/natur/plat.htm
L'horizontalité et la verticalité dans l'ouverture et la cloture de Germinal
Légende :
£££££ désigne l'horizontalité
£££££ désigne un renforcement de l'horizontalité
$$$$ désigne la verticalité
$$$$ désigne un renforcement de la verticalité
µµµµ désigne une expression ambiguë...
OUVERTURE ET CLOTURE
DE GERMINAL
OUVERTURE
(les 3 premiers paragraphes)
CLOTURE
(les 2 derniers paragraphes)
Dans la plaine rase*, sous la nuit sans étoiles*, d’une obscurité et d’une épaisseur d’encre, un homme suivait seul la grande route de Marchiennes à Montsou, dix kilomètres de pavé coupant tout droit, à travers les champs de betteraves. Devant lui, il ne voyait même pas le sol noir, et il n’avait la sensation de l’immense horizon* plat que par les souffles du vent de mars, des rafales larges comme sur une mer, glacées d’avoir balayé des lieues de marais et de terres nues. Aucune ombre d’arbre ne tachait le ciel, le pavé se déroulait avec la rectitude d’une jetée, au milieu de l’embrun aveuglant des ténèbres.
L‘homme était parti de Marchiennes vers deux heures. Il marchait d’un pas allongé, grelottant sous le coton aminci de sa veste et de son pantalon de velours. Un petit paquet, noué dans un mouchoir à carreaux, le gênait beaucoup, et il le serrait contre ses flancs, tantôt d’un coude, tantôt de l’autre, pour glisser au fond de ses poches les deux mains à la fois, des mains gourdes que les lanières du vent d’est faisaient saigner. Une seule idée occupait sa tête vide d’ouvrier sans travail et sans gîte, l’espoir que le froid serait moins vif après le lever du jour. Depuis une heure, il avançait ainsi, lorsque sur la gauche, à deux kilomètres de Montsou, il aperçut des feux rouges, trois brasiers brûlant au plein air, et comme suspendus. D’abord, il hésita, pris de crainte; puis, il ne put résister au besoin douloureux de se chauffer un instant les mains.
*Un chemin creux s’enfonçait. Tout disparut. L’homme avait à sa droite une palissade, quelque mur de grosses planches fermant une voie ferrée; tandis qu un talus d’herbe s’élevait à gauche, surmonté de pignons confus, d’une vision de village aux toitures basses et uniformes. Il fit environ deux cents pas. Brusquement; à un coude du chemin, les feux reparurent près de lui, sans qu’il comprit davantage comment ils brûlaient si haut dans le ciel mort, pareils à des lunes fumeuses. Mais, au ras du sol, un autre spectade venait de l’arrêter. C’était une masse lourde un tas écrasé de constructions, d’où se dressait la silhouette d’une cheminée d’usine; de rares lueurs sortaient des fenêtres encrassées, cinq ou six lanternes tristes étaient pendues dehors, à des charpentes dont les bois noircis alignaient vaguement des profils de tréteaux gigantesques; et, de cette apparition fantastique, noyée de nuit et de fumée, une seule voix montait, la respiration grosse et longue d’un échappement de vapeur, qu’on ne voyait point.
Les trois premiers paragraphes de Germinal
*Mais Etienne, quittant le chemin de Vandame, débouchait sur le pavé. A droite, il apercevait Montsou qui dévalait et se perdait. En face, il avait les décombres du Voreux, le trou maudit que trois pompes épuisaient sans relâche. Puis, c’étaient les autres fosses à l’horizon, la Victoire, Saint-Thomas, Feutry-Cantel; tandis que, vers le nord, les tours élevées des hauts fourneaux et les batteries des fours à coke fumaient dans l’air transparent du matin. S’il voulait ne pas manquer le train de huit heures, il devait se hâter, car il avait encore six kilomètres à faire.
*Et, sous ses pieds, les coups profonds, les coups obstinés des rivelaines continuaient. Les camarades étaient tous là, il les entendait le suivre à chaque enjambée. N’était-ce pas la Maheude, sous cette pièce de betteraves, I’échine cassée, dont le souffle montait si rauque, accompagné par le ronflement du ventilateur ? A gauche, à droite, plus loin, il croyait en reconnaître d’autres, sous les blés, les haies vives, les jeunes arbres. Maintenant, en plein ciel, le soleil d’avril rayonnait dans sa gloire, échauffant la terre qui enfantait. Du flanc nourricier jaillissait la vie, les bourgeons crevaient en feuilles vertes, les champs tressaillaient de la poussée des herbes. De toutes parts, des graines se gonflaient, s’allongeaient, gerçaient la plaine, travaillées d’un besoin de chaleur et de lumière. Un débordement de sève coulait avec des voix chuchotantes, le bruit des germes s’épandait en un grand baiser. Encore, encore, de plus en plus distinctement, comme s’ils se fussent rapprochés du sol, les camarades tapaient. Aux rayons enflammés de l’astre, par cette matinée de jeunesse, c’était de cette rumeur que la campagne était grosse. Des hommes poussaient, une armée noire, vengeresse, qui germait lentement dans les sillons, grandissant pour les récoltes du siècle futur, et dont la germination allait bientôt faire éclater la terre.
Les deux derniers paragraphes de Germinal
REMARQUES:
OUVERTURE
Plaine rase: rase renforce plaine bien sûr mais anticipe aussi sur l'absence d'arbre ou de végétation élevée. Des champs de betteraves, voilà tout !
Sous la nuit sans étoiles: rien qui renvoie"vers le haut", rien qui brille (cf. Obscurité / lumière)
la grande route: outre le caractère d'espace élargi auquel fait penser la grande route, cet effet est renforcé par le contexte et en particulier par "dix kilomètres de pavé coupant tout droit".
Horizon: ce pléonasme (immense et plat) porte au maximum l'effet voulu par Zola. Le contexte - reprise de l'absence de végétation élevée et nouvelle occurrence de pavé - va dans le même sens.
L'homme: quelle force contient ce mot ici ! Lui seul pour l'instant "se tient debout !" Avec lui, apparaissent d'autres signes de la verticalité: le pantalon (de l'homme qui marche - ses jambes), les poches (de sa veste), sa tête qui se tend vers "le lever" du jour. C'est après cette ascension qu'éclate la vision des feux, comme suspendus.
Dès lors le troisième paragraphe offre des réseaux lexicaux moins tranchés, plus complexes et plus ambigus. Si l'horizontalité est toujours présente, la verticalité aussi. Entre les deux, en jaune, des expressions qui viennent atténuer l'une ou l'autre. Certes ce sont bien des pignons qui se dressent mais les toitures sont basses et ils sont confus, uniformes.
Les feux annoncent la vapeur. cette voix monte elle aussi.
CLOTURE
Avant dernier paragraphe du roman: le mot pavé si révélateur au début du roman est maintenant dépassé par l'accumulation des termes désignant une verticalité nette: les hauts-fourneaux et les fours à coke ainsi que leurs reprises sous la forme des noms propres, mais aussi l'air transparent du matin. Mais surtout on notera la métamorphose du "paysage": les arbres y sont jeunes quand ils n'existaient peut-être même pas quelques mois auparavant.
Dernier paragraphe: la verticalité c'est aussi sous le sol ! L'anaphore [sous... sous... sous...] accroit cette dimension. Pour finir c'est tout l'espace, dans toutes les directions qui est traversé par la vision d'Etienne: "jaillissaient", "gerçait", les "rayons" du soleil participent à cette explosion.